Les collines escarpées de la frontière lusitanienne ont été le lieu de la dernière bataille LH que nous avons jouée à Foix en ce mémorable 28ème jour du mois de Juin de l’An de Grâce 2020. Les Sieurs Frédéric et Nicolas de Foix opposaient une division française de 1500 pts aux vaillantes troupes anglaises de votre serviteur.
Les français alignent :
1 régiment de ligne à 3 bataillons et un autre à 2 bataillons
2 régiments de chasseurs à 3 escadrons
1 régiment de dragons à 3 escadrons
1 batterie avec une pièce de 6 et 1 obusier de 5,5
Les anglais de leur côté sont organisés (l’ensemble des unités sont tirées de l’ODB Bataille Orthez, un léger anachronisme, mais c’est full histo):
1 brigade de 3 régiments de ligne, 1 compagnie du 60th Royal American
1 brigade à 2 régiments et 1 régiment de highlanders, 3 compagnies du 60th Royal American
1 brigade de cavalerie légère composée d’un régiment de light dragoons à 2 escadrons et un régiment de hussards KGL à 3 escadrons
1 batterie (#6 et obusiers de #5,5) et une pièce divisionnaire de 9.
Les troupes françaises ont pour objectif de prendre le carrefour qui contrôle la route de Lisbonne, les anglais ne comptent pas laisser le terrain aux froggies…
Les français attaquent férocement dès l’entame : un régiment de chasseurs fonce sur la droite anglaise tandis que les dragons déboulent sur la cavalerie anglaiseà gauche. L’artillerie anglaise n’arrive pas à stopper les dragons et rapidement ils contactent les hussards KGL.
Sur l’autre aile et au centre, les ordres n’arrivent pas bien jusqu’aux régiments d’infanterie de sa Royale Majesté. Leur déploiement est ralenti, ça s’embouteille sur la voie pavée… Pire, le tir de la ligne anglaise n’arrivent pas à arrêter ou entamer les chasseurs français qui, grâce à une initiative plus favorable chargent un régiment qui n’a pas le temps de passer en carré. Dès le 2ème tour la situation est potentiellement critique pour les anglais : plombés par leur indiscipline et un manque d’initiative, ils risquent de voir le régiment qui verrouille la droite du dispositif s’évaporer, et à gauche c’est un combat de cavalerie très indécis qui s’annonce…
La mêlée de cavalerie s’avère meurtrière pour les 2 camps ! Mais c’est un match nul. Cependant les 2 camps ayant perdu plus de 50% de leur effectif testent et ratent ! Double fuite des 2 régiments qui déroutent. Les anglais sortent de table tandis que les dragons français entament une longue fuite vers leur bord de table.
La double ligne anglaise fait mieux que résister à la charge des chasseurs, même si le combat est perdu, les pertes infligées aux français sont lourdes. Là aussi les 2 unités fuient chacune de leur côté. Le régiment anglais qui a perdu 30%, arrivent à se rétablir et le moral des 2 autres régiments de la brigade ne flanche pas (il a fallu craquer un point tactique tout de même !). Ouf ! le pire a été évité pour les anglais.
L’artillerie anglaise se met alors à déverser la mort sur un bataillon français qui s’avance au centre (6 pertes sur 10 possible). Pas démoralisé, et un peu présomptueux, il charge bien fatigué un bataillon anglais en pleine forme qui défendait le carrefour. L’issue de combat est sans appel, les français refluent, sont rattrapés et détruits. Le régiment anglais victorieux en désordre et fatigué se retrouve face à l’artillerie française qui s’est enfin mise en batterie. L’initiative au tour suivant est anglaise, et malgré le désordre les Dieux de la guerre permettent à nos fiers britanniques de charger la batterie française qui n’a pas utilisé la réception de charge. En bord de table, la fuite des artilleurs leur est fatale : c’est la sortie de table.
En parallèle, un bataillon qui s’avançait en support à flanc de colline le long de la route en terre battue, se fait lourdement entamer lui aussi par l’artillerie anglaise : réduit il va fuir et se rétablira. Il n’aura plus le temps d’intervenir efficacement dans les combats.
Pendant ce temps, emportés par leur élan et la volonté d’éparpiller les 3 compagnies de riflemen du Royal American, 2 bataillons français montent gaillardement à l’assaut de la colline au centre de champ de bataille. De charges ratées en escalade imprudente, les bataillons engrangent de la fatigue et du désordre face à des sauterelles insaisissables et finalement peu efficaces (en fuite perpétuelle face à l’avancée française, elles n’ont pu tirer que 2 fois pendant la bataille). C’est toukours mieux que la compagnie placée sur le flanc gauche du dispositif anglais qui n’a pu être activée qu’une seule fois pendant toute la bataille !!!
A l’extrême droite du camp anglais, un bataillon français s’avance dans la plaine pour tenter de déborder. Pour suivre le rythme effréné des bataillons du centre il accumule aussi de la fatigue. Le regard brouillé par la fatigue, il estime mal sa distance de charge et se retrouve désorganisé et fatigué à quelques pouces des anglais... la suite lui sera fatale !
Il sera chargé par 2 régiments au tour suivant, l’un de face, l’autre de flanc. Il perd dans l’affaire plus de 50% de son effectif, déroutant sans espoir de retour. Au même moment, le régiment en ligne qui a échappé de peu à la charge, s’est reformé et charge de flanc en colonne un des bataillons français exténué et désorganisé. Là aussi le corps à corps est impitoyable pour les français qui subissent de très lourdes pertes et déroutent.
Comble de malchance, le dernier bataillon engagé au centre, initiant une charge à travers les bois pour surprendre le régiment de highlanders qui se tenait en arrière du carrefour, désorganisé, fatigué, rate de 2 pouces son mouvement.
Après ces derniers corps-à-corps, plus de la moitié de l’armée française est en déroute ou détruite, les anglais restent maître du carrefour et ont infligé des pertes importantes à l’armée impériale. Deux aides de camps, un colonel d’infanterie et un général de brigade français font partie des victimes du jour.
C’est une victoire majeure pour les anglais, les français n’iront pas prendre l’apéritif au Couvent des Hiéronymites.
Analyse :
Empêtrée depuis le déploiement l’artillerie française n’a rien pu faire. Privée de ce support, l’infanterie française n’a pu donner sa pleine puissance. Les 2 régiments français emmêlés, ont pris un peu de temps pour se déployer, n’ont pas pu apporter le support rapide au choc initial de la cavalerie. Pire, pour rattraper ce retard, ils se sont fatigués et désorganisés pour tenter une percée un peu désespérée au centre où l’artillerie et les highlanders les attendaient.
Sur la règle, ça déroule toujours aussi bien. A priori une petite boulette de votre serviteur (passage en désordre dès le début et pas à l’issue du corps à corps) sur la charge des chasseurs français. Comme les anglais ont perdu et fuit, cela n’aurait pas changé grand-chose… Autre erreur plus embêtante, sur la charge des anglais sur la batterie française, comme il n’y avait pas l’ordre réception de charge, nous avons fait fuir les artilleurs. Il semblerait que chargé à la mitraille ils auraient dû/pû répondre à la charge, mais sur quelle initiative étant entendu que les anglais avaient l’initiative ?… Un tuto semble exister sur le sujet…
En conclusion, 7 tours joués et chaque partie apporte son lot de suspens, surprise, et on joue nom de nom, on joue et on s’amuse ! Merci LH et Vive l’Empereur !