Une autre idée du scénario
LE PONT DE LA RIVIERE COA (Portugal, 1810)
VERSION LEGION D’HONNEUR
(Scénario conçu par Diégo Mané, Lyon, 1988* et 2010)
(*article publié en 1989 dans "Le Journal du Stratège" spécial scénarios)
"Hello, le soleil brille, brille, brille..." auraient pu chanter les soldats du Colonel Barclay en franchissant le pont de la rivière Coa (ne pas prononcer Kwaï mais Kôâââ)... si, ce 24 Juillet 1810, en Portugal, "Black Bob" Craufurd, leur officier général, n'avait, en contradiction aux ordres reçus (quoique...), livré bataille du "mauvais" côté dudit pont ! ...
Et si, par ailleurs, il n'avait fait un temps de cochon ! ( Pig Time in British in the text). Celà nous donne en tous les cas un scénario à effectifs réduits des plus intéressants que je vous livre ci-après... Mais d'abord voici l'historique.
Le général Robert Craufurd
Les préliminaires :
Sur ordre de l'Empereur, l'armée de Masséna, forte de 65.000 hommes, a entrepris l'invasion du Portugal par le siège de Ciudad-Rodrigo, place forte Espagnole qui tombe après une résistance de 43 jours. Les Anglo-Portugais de Wellington, pourtant forts de 50.000 hommes, n'ont pas levé le petit doigt pour aider leurs alliés...
Celà donne à réfléchir aux défenseurs d'Almeida en Portugal dont la garnison, forte de 6.000 Portugais et... 1 Anglais (le Gouverneur William Cox), menace de se rendre sans combattre si l'armée ne la soutient pas !
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C'est sans doutes cette crainte qui a dicté les ordres brouillons et contradictoires de Wellington... et cet espoir qui a motivé les manoeuvres osées de Neÿ (à moins que celà ne soit dans son caractère ?!)... Toujours est-il que voici les données du problème.
Le 24 Juillet 1810 à 6 heures du matin, après une marche d'approche de cinq heures sous un orage d'une violence inouïe (même de mémoire d'Ibère), la division Loison, éclairée et soutenue par les cavaleries de Lamotte et Montbrun, et suivie par le reste du VIe Corps (au total 24.000 hommes dont moins de 6.OOO seront engagés) s'employa à investir Almeida dont les abords étaient défendus par la Division Légère du Brigadier-General Craufurd (comptant pour l'occasion 5.300 hommes des trois armes).
La forteresse d'Almeida
Les Français au Pont de la Rivière Coa :
Commandant-en-Chef : le Maréchal Michel Neÿ, Duc d'Elchingen.
Commandant l'attaque : le Général de Division Louis-Henri Loison.
*Tirailleurs de Siège : Cne Sprunglin, AdC du Maréchal.................300 hommes
*Brigade de Cavalerie du VIe Corps : GB Auguste Lamotte
3e de Hussards : Colonel Laferrière, 3 escadrons.................500 hommes
15e Chasseurs : Chef d'Escadrons Valmabelle, 3 escadrons.........500 hommes
*Brigade d'infanterie Claude Ferey
32e Léger : Chef de Bataillon Alban Martinel, 1 bataillon..........400 hommes
66e de Ligne : Colonel Bechaud, 3 bataillons..........2000 hommes
82e de Ligne : Chef de Bataillon Rocheron, 3 bataillons..........1700 hommes
*Artillerie à Cheval du VIe Corps
2e Régiment, 5e Compagnie, 6 pièces..........150 hommes
TOTAL "ENGAGES".......5550 hommes
Le général Louis-Henri Loison
*Brigade de cavalerie Gardanne (sous le GD Montbrun)
15e et 25e Régiments de Dragons (8 escadrons).........1200 hommes
*Artillerie à Cheval de la Réserve de Cavalerie
5e Régiment, 5e Compagnie, 6 pièces........150 hommes
*Brigade d'infanterie Edouard Simon
26e de Ligne : 3 bataillons .....1600 hommes
Légion du Midi : 1 bataillon.....500 hommes
Légion Hanovrienne : 2 bataillons......1500 hommes
TOTAL "SOUTIEN".......4950 hommes
Les Anglo-Portugais au Pont de la Rivière Coa : Commandant-en-Chef : le Général de Brigade Robert Craufurd
43rd "Monmouthshire" (light) Regiment : Major Charles Mac-Leod..... 800 hommes
52nd "Oxfordshire" (light) Regiment : Colonel Sydney Beckwith.......900 hommes
95th "Rifle Corps", Ist Battalion : Lieutenant-Colonel Robert Barclay..... 800 hommes
1er Caçadores (chasseurs portugais) : Lt-Col. Jorge d'Avillez Zuzarte... 750 hommes
3e Caçadores : Colonels George Elder et Antonio Correia Leitao.....750 hommes
La distance séparant Almeida du Pont sur la Coa est d'environ 3,4 km.
14th "Duchess of York's Own" (light) Dragoons Regiment (3 escs).......350 hommes
16th "Queen's" (light) Dragoons Regiment (3 escadrons).....350 hommes
1st King's German Legion Hussars (3 escadrons)......400 hommes
Royal Horse Artillery Battery of Captain Ross, 6 pièces.....200 hommes
L'infanterie compte 2.500 Anglais et 1.500 Portugais, la cavalerie aligne 1.100 hommes, soit en tout, avec l'artillerie, 5.300 hommes. Craufurd peut compter sur l'appui, sur son flanc gauche, des feux de la place d'Almeida.
La division Picton se trouve en soutien à Pinhel (16 Km sur l'autre rive).
L'attaque française :
La division Loison forme la gauche du corps de Neÿ investissant Almeida. C'est dans son mouvement tournant qu'elle se heurte aux troupes de Craufurd... par hasard, et se met en devoir de les chasser des crêtes avec une brigade (Ferey) afin de les couper de la place. On a du mal à concevoir que Craufurd ait pu croire possible de résister... toujours est-il qu'il tenta de le faire.
Il commit cependant tant d'erreurs de placement que, très vite son artillerie et sa cavalerie se virent contraintes à la retraite tandis que son infanterie, disloquée par les effets conjugués du terrain difficile, des ordres contradictoires reçus et de l'avance (très) rapide des Français, n'eut plus d'autre choix que de reculer, chaque compagnie pour son compte vers les gorges de la rivière Coa et le seul passage possible, le pont.
Hélas pour eux, ledit pont était saturé par l'artillerie et la cavalerie. Pour comble un fourgon se renversa à son entrée et les Portugais du 1er Caçadores qui avaient reçu l'ordre de se replier (sans préciser jusqu'où) arrivèrent au milieu de ce désordre qu'ils amplifièrent en se frayant un passage de vive force dont la vision fut d'"un effet facheux" sur ceux qui tenaient encore les crêtes.
Pendant ce temps, le 43rd que Craufurd avait "enfermé" dans un enclos muré de 3 mètres de haut sans visibilité perçait une brêche dans le mur côté ennemi et surgissait sur la route juste pour se faire renverser par les hussards du 3e qui en firent un grand carnage.
A l'autre aile personne n'avait prévenu le 52nd, pourtant le plus éloigné du pont, de la gravité de la situation... "Craufurd semblait accablé par l'idée de la catastrophe imminente".
C'est-là que se place un fait d'armes exceptionnel par sa spontanéité. Bien que le plat soit réchauffé (déjà servi à La Coruña) il remporta un franc succès.
Devant la carence de leur général et la certitude d'un désastre si rien n'était fait, plusieurs commandants d'unités contre-attaquèrent de leur propre initiative pour reprendre des positions abandonnées sur ordre et dont la prise par l'ennemi les condamnait.
En effet, de nombreux tirailleurs français garnissaient les hauteurs dominant le pont et, tout en tirant dans le tas, se rendaient parfaitement compte de la situation désespérée des Anglo-Portugais agglutinés sans ressources devant l'étroit passage... sans compter le 52nd encore loin et contraint de reculer lentement pour ne pas donner prise au 15e Chasseurs à Cheval venu soutenir de ce côté l'infanterie de Ferey.
Le Major Rowan avec un "conglomérat" de compagnies du 43rd, 95th et 3e Caçadores tenta de reprendre les collines dominant le pont, Beckwith lança au même moment d'autre compagnies éparses du 95th tandis que Mac-Leod piqua sa casquette sur son sabre, fit faire volte-face à son cheval et, poussant un cri, repartit vers les hauteurs suivi sans plus de formalisme d'une parti du 43rd.
Cette dernière tentative eut raison des tirailleurs qui durent abandonner le terrain dominant, donnant le temps au 52nd de franchir le pont, suivi aussitôt après des autres unités.
Manifestement, les Anglo-Portugais, malgré l'a-propos des officiers ci-dessus, ne dûrent leur salut qu'à deux choses :
1° Ils n'étaient pas l'objectif de l'attaque du VIe Corps.
2° Les Français ignoraient la topographie locale.
Officier et soldat du 52nd Light.
Le Pont de la Rivière Coa :
Le reste est l'épilogue sanglant et inutile de bien des combats. L'occasion d'écraser Craufurd était passée. Avec la même compétence et la même initiative, chaque capitaine anglais avait placé sa compagnie dès après son passage de sorte à couvrir les débouchés du pont. Si bien que lorsque trois compagnies du 66e de Ligne tentèrent de l'enlever "dans la foulée", elles subirent un échec sanglant.
Cinq hommes passèrent et se jetèrent dans les rochers tandis que les morts et les blessés, s'empilant jusqu'aux parapets, firent refluer les vivants.
Entre deux et trois heures de l'après-midi, le Capitaine Sprunglin, Aide-de-Camp du Maréchal Neÿ, mena deux bataillons du 66e de Ligne dans une attaque plus violente que la première... aussi eut-elle plus de succès : douze hommes franchirent cette fois le rideau de balles et rejoignirent leurs camarades dans les rochers... il y avait désormais dix-sept Français de l'autre côté de La Coa... encore un petit effort et les 4.000 Anglo-Portugais allaient voir !
Malheureusement les troupes ne partageaient plus le bel enthousiasme de leurs chefs et le troisième assaut, livré sans conviction, ne servit qu'à augmenter le nombre des victimes sans augmenter les effectifs de la "tête de pont".
La fusillade se poursuivit alors, intense, par dessus les eaux tumultueuses... jusqu'à ce que, vers quatre heures, un orage digne de celui du matin mette fin au combat et amène une trêve permettant de soigner les blessés.
La Division Légère fila "à l'anglaise" à 11 heures du soir et les Français investirent sans combat la rive gauche à 4 heures du matin le 25.
Le pont de la rivière Coa, de son vrai nom Ponte do Cabeço Negro. La gauche de la photo correspond au côté britannique après le repli.
Les pertes :
Les Français, qui déploraient une centaine de morts et blessés après avoir investi Almeida et rossé la Division Légère, virent monter le chiffre à plus de quatre cents après les inutiles tentatives sur le pont. La Brigade Ferey perdit 80 morts et 272 blessés et la cavalerie 53 hommes et 90 chevaux.
Les Anglo-Portugais comptaient 400 morts, plus de 700 blessés et 100 prisonniers. Deux canons et un drapeau restaient aux mains des Français.
Officiellement les Alliés admirent 36 tués, 196 blessés et 83 disparus alors que 301 cadavres furent trouvés sur le seul champ de bataille, dont les deux- tiers sur la rive gauche. 57 furent enterrés sur le Cabeço Négro, sans doute des blessés n'ayant pas "passé la nuit". Craufurd admet bien la perte de deux canons, mais l'honneur britannique est sauf : l'un serait espagnol (?) et l'autre portugais... l'important, avec ses alliés, c'est de savoir se montrer équitable.
Le Kriegspiel du Pont de la Rivière Coa :
La faiblesse des effectifs engagés permet un remake à l'échelle de terrain sur une table de 3m x 2m. Soit des effectifs au 1/30 pour des 28mm en mode LEGION D’HONNEUR.
Soit encore, avec les simplifications d'usage, les armées miniature suivantes.
ANGLETERRE + PORTUGAL :
CEC : Le Général de Brigade CRAUFURD, 1 AdC
43rd, 52nd, 95th......................
1er et 3e Caçadores.........................
14th et 16th Light Dragoons.............
1st KGL Hussars...........................
Ross's RHA battery : 6 pièces de 6 livres (une batterie)
FRANCE : CEC : le Maréchal NEŸ, 2 AdC
Cdt l'attaque : le GD LOISON, 1 AdC
Brig. Ferey : Tirailleurs où Infanterie Légère....................
Infanterie de Ligne............................
Cav. Lamotte : 3e Hussards.............
15e Chasseurs..................................
1 batterie à cheval de 6 pièces de 4 livres
Cav. Gardanne, avec le GD MONTBRUN, 1 AdC
15e et 25e Dragons..........................
1 batterie à cheval de 6 pièces de 4 livres (une batterie)
Le cas échéant la Brigade Simon :
infanterie légère...............................
infanterie de ligne.............................
infanterie étrangère..........................
LES OPTIONS DU JEU :
Pour la version LEGION D’HONNEUR :
LES FRANÇAIS débutent le jeu avec un point de fatigue (dû aux mouvements matinaux sous un orage violent « HISTORIQUE »)!!
La brigade de cavalerie de MONTBRUN sera pénalisée de 2 points (+2) sur la valeur DISCIPLINE pendant 4 tours de jeu (pour refléter la réalité de l’inaction et/ou ordres incompris des Dragons Français « HISTORIQUE »!!
La Brigade SIMON a 50% (sur 1D10) d’arriver en renfort aux abords d’ALMEIDA à partir du 6° tour (+5% à chaque tour supplémentaire)!
LES ANGLAIS (qui auront l’initiative au tir au niveau du moulin en ruine) recevront un point de malus (+1) sur leur dés d’ordres jusqu’au troisième tour de jeu et ne retrouveront leur valeur DISCIPLINE qu’à partir du 4ème tour (pour refléter les ordres et contre ordres de CRAUFURD pendant la bataille « HISTORIQUE »)!!
LES ANGLAIS retrouvent leur DISCIPLINE à la vue du Gl PICTON au 4° Tour (avec l’arrivée probable des renforts ?!).
MÉTÉO LOCALE :
Humide ascendant mouillé
Avec 90% de risque d’orage violent à partir du 6 ou 7° tour de jeu, selon le choix de l’arbitre qui cachera un D10 sous un Batiment de la forteresse d’ALMEIDA, qu’il dévoilera aux joueurs au moment opportun ce qui laisse planer un doute pendant le jeu, avec 10% de plus au tour suivant (ce qui met fin aux combats « HISTORIQUE »)!!
LES OPTIONS
1. Le décor et les troupes sont posés comme sur le plan 1.
Le joueur anglais doit se replier de l'autre côté de La Coa avec le moins de casse possible et empêcher le Français de le suivre (on peut éventuellement ignorer ce "détail").
Inconvénient : le joueur français est tout de suite au courant de la situation inconfortable de l'Anglais, ce qui n'est pas historique. Je l'ai rejouée ainsi et le 52nd Light a fini dans un magnifique "last stand" du mauvais côté de la rivière tandis que mes tirailleurs de siège semaient la pagaille sur le Cabeço Negro !... trop facile (mais aujourd'hui, avec l'échelle mixte, ce sera déjà plus difficile !).
2. Pour approcher de la vérité, il faut un arbître... et un joueur français ignorant des détails historiques de notre bataille... et surtout de la présence des gorges de La Coa en arrière de l'Anglais
(ou dans le cadre de LH, Positionner trois bataillons lusitaniens menaçants depuis les remparts de la forteresse d’ALMEIDA avec trois batteries de calibre 12£ de siège « considérer le tir à longue distance jusqu’au niveau du moulin », l’ensemble sous les ordres du Gouverneur William COX...)!
NOTA: les artilleurs d’ALMEIDA tirs sur les Rifles qui se replierait sur la route « HISTORIQUE »!!
Ce ne sera pas encore parfait car notre joueur, désireux d'en découdre, oubliera qu'à priori chasser l'Anglais n'est que l'accessoire de l'investissement d'Almeida (on peut aussi changer ce nom).
3. J'ai préparé et arbîtré une partie plus fouillée encore, plus historique et par celà-même plus intéressante et là, le résultat s'est rapproché de l'historique car les deux joueurs ont été mystiphiés comme l'ont été les vrais généraux ce jour-là. Je m'explique : toujours avec des joueurs ne connaissant pas les vrais événements, et avec un Anglais étant le seul joueur à connaître la topographie au-delà de la première crête (on peut donc ne pas représenter la rivière qui, par thème, correspondra au bord de table, et ne poser le pont qu'à vue).
-Expliquer clairement aux deux joueurs que la place-forte d'Almeida (jouée par l'arbître) est à même de délivrer un feu de soutien équivalent à 3 batteries de 12 jusqu'à double portée (pièces de siège) : Neÿ à négligé cette éventuallité, mais le joueur le fera-t-il ? Historiquement le feu de la place à été d'effet nul sur les Français mais à tué des Anglais... Sans être aussi cruel, la simple absence de soutien risque de peiner le joueur autant que Craufurd l'a été.
-Autre gag, au détriment du Français celui-là, la brigade de dragons Gardanne, sous les ordres directs de Montbrun, qui dépend de Masséna et non de Neÿ, fera la sourde oreille à tous les appels du joueur comme tel à été le cas pour Neÿ ce jour là. La brigade, bien présente en soutien, ne s'engagera pas. La brigade Simon, destinée à investir Almeida, non plus... mais aurait pu, elle !
-Dernière plaisanterie : les ordres qui suivent persuaderont le joueur anglais qu'il recevra dans la journée le secours de la division Picton. Quelle ne sera pas sa joie lorsque l'arbître posera sur le Cabeço Negro la figurine du général Sir Thomas Picton, vers le milieu de la bataille. Mais lorsque le joueur demandera où sont ses troupes, le Gallois (qui n'était pas Ecossais comme Craufurd) répondra, par la bouche de l'arbître, qu'il ne fera rien pour l'aider... avant de quitter le champ de bataille. Pas mal ! Non ? (rigoureusement historique).
Les ordres historiques :
Voici les éléments dont disposaient les généraux historiques et qu'il est intéressant, surtout dans l'option 3 ci-dessus, de communiquer aux joueurs respectifs :
FRANCE :
1. Masséna à Neÿ : "Effectuer une reconnaissance approfondie à Almeida sans déclencher une bataille générale. Peut-être en vous voyant à la tête de la colonne croiront-ils que toute l'armée vous suit et se résoudront-ils à se rendre à vous".
2. Loison à Neÿ : "Le bruit court qu'Almeida aurait ouvert ses portes si au lieu de nous contenter d'une reconnaissance nous avions attaqué la place".
3. Masséna à Neÿ : "Si vous harcelez les Anglais, ceux-ci abandonneront sans aucun doute Almeida ou la feront sauter... aussi j'aimerais que vous accordiez à Loison des troupes supplémentaires pour déloger l'ennemi d'Almeida".
4. Neÿ à Masséna : "Mes troupes sont en marche pour investir Almeida et je verrai bien si les Anglais veulent la défendre".
ANGLETERRE :
1. William Cox, Gouverneur d'Almeida à Wellington :
"reddition possible de la ville sans même tirer un coup de feu, si l'armée ne venait pas à son secours."
2. Wellington à Craufurd :
"j'entends que les divisions Picton et Cole vous soutiennent si celà devenait nécessaire, sans attendre mes ordres ; et je leur donnerai des instructions dans ce sens" (08 Mars 1810).
3. Wellington à Craufurd :
"je ne veux prendre aucun risque au-delà de La Coa et à vrai dire... je ne vois pas pourquoi vous resteriez plus longtemps si loin d'Almeida".
"Il est souhaitable que les voies de communication avec Almeida restent ouvertes le plus longtemps possible et par conséquent je ne désire pas que vous vous repliiez au-delà de la forteresse, à moins que ce ne soit nécessaire".
4. Wellington à Craufurd :
"... je ne suis toujours pas décidé à engager le combat au-delà de La Coa ; et si en pareille circonstance le soleil se met à taper trop dur, ne serait-il pas plus sage de cantonner au moins votre infanterie par ici ?". (21 Juillet).
Sources :
J. BELMAS : JOURNAUX DES SIEGES... DANS LA PENINSULE, PARIS 1837 W.F.P. NAPIER : HISTORY OF THE WAR IN THE PENINSULA, PARIS 1839
T. WISE : BATTLES THROUGH HISTORY : THE COA RIVER, BATTLE FEB. 1976 D.D. HORWARD : L'HORRIBLE JOUR... R.H.A. N°2-1981, VINCENNES
La vue depuis la position prise par les Britanniques après leur repli permet de voir la curieuse architecture du pont avec ses deux "coudes" sur le tablier, et aussi le virage sec à sa sortie. On comprend combien exposées aux tirs étaient les colonnes d'attaque françaises durant toute leur progression. Les pauvres !