Bonjour ami lecteur !
Le sujet du jour: comment jouer une division d'infanterie française.
Contexte: fin 1813, alors que l'armée française est en plein redéploiement stratégique, la division Quatre-vingt-Onze vient occuper une brasserie à proximité de la ville de Hanau. Une division bavaroise qui stationnait dans le coin en prend ombrage et décide d'en chasser ces diables de français.
Sa composition:
- 3 régiments à 2 bataillons,
- 1 régiment de chasseur,
- 1 batterie comprenant une pièce de 8 et un obusier de 5, 2 trains d'artillerie et 1 caisson de munitions,
- 1 général de division et 2 AdC, 1 général de brigade et 1 AdC pour l'infanterie, 2 capitaines pour l'artillerie.
Pas d'optimisation des cartes d'activation: les tirailleurs de chaque régiment ne sont pas regroupés en bataillons indépendants.
En face, les Bavarois de Lionel: 5 bataillons d'infanterie, 2 régiments de cavalerie, 1 batterie avec une pièce de 12 et une de 6, les officiers qui conviennent pour commander tout ça.
Le terrain:
- En bord de table, une colline sur le flanc gauche et un gros bâtiment au centre de chaque camp
- Au centre de la table, une petite forêt flanquée par une petite ruine.
et c'est tout !
Donc, de la place pour manoeuvrer et des terrains pour faire joli.
Phase de reconnaissance: Les chevau-légers bavarois se heurtent aux chasseurs français. 2 figurines éliminées de chaque côté, tout le monde rentre à la maison sans qu'aucun avantage n'ait été gagné.
Phase de déploiement: Les unités sont déployées en alternance.
La division bavaroise se déploie de part et d'autre du groupe de bâtiments: sur le flanc gauche, la colline est occupée par son artillerie, flanquée par un bataillon d'infanterie.
Deux bataillons d'infanterie occupent l'intervalle entre la colline et les bâtiments.
Sur son flanc droit, 2 bataillons d'infanterie...
... et un régiment de dragons au bout de la ligne.
Bénéficiant de plus d'unités, Lionel choisit de déployer son régiment de Chevau-légers sur son flanc droit, entre son infanterie et les bâtiments.
Côté français, le déploiement est un peu... autrichien. Nous avons plein d'infanterie, nous allons parader dans la plaine pour impressionner nos adversaires !
Deux régiments d'infanterie sont déployés en colonne de division à gauche de la brasserie. Les voltigeurs tiraillent en avant des bataillons.
A droite de la brasserie, la batterie d'artillerie française et le troisième régiment d'infanterie en couverture, lui aussi en colonne de division avec ses voltigeurs en avant.
Faute de place, la cavalerie française reste en réserve.
Avantage au Bavarois ! Son dispositif exploite les avantages que lui procurent les terrains et ménage de l'espace pour manoeuvrer sa cavalerie.
Côté français, la colline ne présente aucun avantage et la maison en bord de table ne présentant aucun avantage tactique, pourquoi étirer sa ligne pour lancer un assaut dessus ? Pour le plaisir... tiens !
Un flanc refusé avec l'artillerie collée à droite de la brasserie, toute l'infanterie à gauche de la brasserie en colonne de compagnie avec grenadiers en tête, avec 2 bataillons de voltigeurs en avant et un troisième dans la brasserie, et la cavalerie à droite de la brasserie aurait été plus judicieux... mais moins édifiant !
Premier tour:
Les Bavarois ouvrent le bal en écrasant avec leur pièce de 12 notre pauvre obusier. Leur pièce de 6 reste inefficace à cette distance. Pour le reste, tout le monde avance vers les lignes adverses.
Le Français n'hésite pas à forcer l'allure et prendre de la fatigue pour être le premier à occuper le bâtiment en bord de table et le petit bois.
Pas grand chose à redire sur ce premier tour, à part l'artillerie française qui refuse de pivoter et bombarder les Chevau-légers bavarois.
La bataillon à gauche de la ligne française est exposé mais sert de piège pour attirer la cavalerie adverse. Les Chasseurs en réserve feront leur entrée pour contre-attaquer.
Second tour:
Le Français est confiant: il dispose de la carte bleue 10. Son bataillon de gauche va avoir le temps de se mettre en carré face à la cavalerie adverse. Les Chasseurs ne vont peut-être pas servir.
Pas de chance: Lionel a la bleu 11...
Et BOOOM !
C'est un massacre !
Qui entraîne la fuite du bataillon voisin...
Et comme nous ne savons pas trop comment gérer le régiment de Chasseurs, c'est un peu la bazar sur l'aile gauche française.
La première impression était la bonne: déployer les Chasseurs en colonne de division à l'arrière du bataillon chargé. C'est noté pour la prochaine partie...
Tout n'est pas mauvais pour le Français durant le tour: la maison sur le bord de table est occupée par un bataillon et l'artillerie tient encore et bombarde les Chevau-légers.
Le flanc gauche des français qui commençait un mouvement tournant vers la droite et quand même pris au dépourvu par la fuite du régiment le plus à gauche. Le Bavarois va-t-il se priver d'en profiter durant les prochains tours ?
Troisième tour:
La situation se dégrade rapidement pour le Français. Le Bavarois, qui dispose de 6 cartes contre 4 pour le Français, charge l'artillerie qui n'a pas le temps de se mettre en défense. Du coup, la batterie est perdue même si les artilleurs parviennent à se sauver.
Côté Français, c'est le bordel intégral: il faut gros aux dés lorsqu'il faut faire bas, et bas quand il faut faire gros. Du coup, ça fuite de partout et quand ça ne fuite pas, c'est inefficace.
Une seule action notable durant le tour: les tirailleurs français chargent leurs homologues bavarois pour dégager les abords de la maison et préparer une charge de l'infanterie.
Quatrième tour:
Les jets de dés ne s'améliorent pas pour le Français: les bataillons tentent de faire face mais commencent à prendre des tirs de flanc et prennent la fuite dans un bel ensemble.
Les Chevau-légers bavarois font preuve de plus de discipline et dispersent toute l'artillerie française.
Les Dragons bavarois rentrent sur la table, en désordre et fatigués, et se font charger par les Chasseurs qui n'attendaient que ça...
L'affaire est rondement pliée et le général de cavalerie bavarois en est réduit à saluer la sortie de table des quelques dragons survivants.
Les Français tiennent les extrémités des flancs mais n'ont plus d'un bataillon en état de combattre pour tout le reste de la table. Il est temps de procéder à un rapide repli stratégique généralisé. ce soir, la bière sera bue par les Bavarois !
Victoire majeure des Coalisés.Bon, c'est bien beau tout ça, mais que faut-il corriger pour améliorer les performances de nos chers Français ?
- Les lapins, c'est pour le civet ! Le terrain est là pour être exploité à son avantage et pas à celui de l'adversaire. Et l'époque est à l'attaque en masse, pas à l'attrition par le feu. Donc attaquer en force là où cela présente un intérêt tactique. Diluer ailleurs les actions de l'adversaires avec des troupes légères si cela est susceptible de l'embêter !
- En avant l'infanterie ! Notre division a été battue par 2 régiments de cavalerie avant que nous ne puissions bénéficier de notre avantage numérique en infanterie. Lors du déploiement, l'infanterie doit être déployée le plus en avant possible.
- A nous l'initiative ! Nous avons subit les choix de notre adversaire durant toute la partie. Vive les bataillons de voltigeurs et les cartes d'activation qu'ils rapportent !