Après avoir soudoyée une partie de la garnison Françoise, 12000 habits rouges débarquent sur les côtes de la Martinique et après plusieurs escarmouches, assiège le Fort DESAIX qui surplombe FORT DE FRANCE.
LE CONTEXTE HISTORIQUE :Le 28 janvier 1809, la flotte du contre-amiral Cochrane appareille de la Barbade et de Sainte-Lucie. Forte de six vaisseaux de ligne, de huit frégates et de neuf bricks, elle escorte des transports chargés des 16 000 hommes du corps expéditionnaires du général Beckwith. Le 30 janvier, la flotte arrive en vue de la Martinique et commence immédiatement les opérations de débarquement.
Le corps expéditionnaire se divise en deux forces. La première, composée de 7 000 hommes sous les ordres du général George Prevost, est débarquée sur la côte est, près du Robert. La deuxième, forte de 5 000 hommes commandés par le général Maitland , est débarquée plus tard dans la journée près de Sainte-Luce. Le général Beckwith reste à bord du navire amiral de Cochrane, le HMS Neptune pour superviser les opérations, et la flotte stationne devant la baie de Fort-de-France pour empêcher toute sortie du port.
Les troupes britanniques ne rencontrent que peu de résistance. Les gardes nationaux se débandent dès le contact avec l'ennemi et les troupes régulières se replient assez rapidement vers la capitale de l'île. Villaret-Joyeuse se réfugie avec ce qu'il lui reste de troupes dans le Fort Desaix qui surplombe la ville. La position subit alors un double bombardement de la part de l'artillerie débarquée et de la flotte qui font près de 200 victimes dans la garnison avant que le capitaine-général, poussé par ses officiers, ne capitule le 24 février 1809.
Informations généralesDate
30 janvier - 24 février 1809
Lieu
La Martinique, Antilles
Issue
Prise de l'île par les Britanniques
Commandants
ANGLOIS.............................../....................... FRANCOISGeorge Beckwith
Alexander Cochrane................/........................Louis Thomas Villaret de Joyeuse
Forces en présence
ANGLOISES............................/........................FRANCOISES16 000 hommes
(*)................/.......................2 400 hommes de troupes
6 vaisseaux de ligne................./.......................3 500 gardes nationaux (peu fiables)
8 frégates
9 bricks
(*)
Effectifs de l'armée Angloise;7th Foot, 8th Foot, 23rd Foot, 13th Foot, 90th Foot, 15th Foot, 60th Rifles, 63rd Foot, 25th Foot, 1st West India Regiment and the Royal York Rangers.
Effectifs de l'armée Françoise;Villaret-Joyeuse, parti de Brest le 20 Juillet, parait enfin le 3 Septembre, amenant avec lui les 3e bataillons des 37e, 84e et 82e Demi-brigades de Ligne, le 3e Bataillon du 4e d’Artillerie de Marine (Chef de Brigade Miany), des ouvriers d’Artillerie, et une poignée de Chasseurs à cheval du 4e Régiment, qui doivent servir de Garde du Capitaine Général (voir le 82e de Ligne aux Antilles sur le site).
Les effectifs seront fortement diminués suite à une épidémie de fièvre jaune.
Invasion de la Martinique, en 1809En Février 1808, arrivée de l’Italienne et la Syrene. Le blocus se fait de plus en plus serré et les vivres commencent à manquer. Villaret a fait planter du manioc dont la farine remplace peu à peu celle de blé, mais est fort peu digeste pour les Européens. On restreint aussi les mobilisations de la Garde Nationale pour ne pas avoir à lui délivrer de rations.
Les Anglais multiplient les petits raids sur les batteries côtières, ce qui épuise la garnison. Il n’y a plus de matériel pour réparer les navires qui arrivent.
Durant l’Automne et l’Hiver 1808-1809, les Anglais du Vice-amiral Cochrane réunirent à la Barbade une flotte et un Corps expéditionnaire sous les ordres du Lieutenant général Beckwith pour s’emparer de la Martinique. Ces préparatifs n’étaient pas inconnus de l’ile, et Villaret-Joyeuse, conscient de son infériorité numérique, quand il le pouvait, envoyait des missives désespérées en France demandant des renforts et du matériel. Mais les vaisseaux qui partaient d’Europe ou y retournaient étaient désormais trop souvent capturés par la flotte britannique. A la fin de 1808, seule la frégate Amphitrite réussît à forcer le blocus et arriver à Fort de France.
Le 28 Janvier, le Corps expéditionnaire anglais prenait la mer et arrivait en vue des côtes martiniquaises 2 jours plus tard. Près de 12.000 hommes plus 3000 marins et troupes de Marine allaient affronter une garnison de 2.400 soldats plus une Garde nationale peu fiable comme nous allons le voir.
Quasi simultanément, trois débarquements ont lieu le 30 : 6500 à 7000 hommes débarquent près du Robert avec le Major général Prevost, 3000 hommes à Sainte-Luce avec le Major général Maitland, et enfin le Major Anderson et 600 hommes des York Rangers atterrissent au cap Salomon au Sud-Ouest près des anses d’Arlet, tandis qu’une partie de la flotte remonte vers Case Navire.
Dès que la flotte anglaise a été aperçue, Villaret Joyeuse a demandé à la Garde Nationale de se mobiliser. Son système de défense consiste à concentrer ses faibles forces dans un rayon de trois lieux autour de son principal point fortifié, le Fort Desaix, qui domine Fort de France et la grande redoute établie en avant de ses remparts principaux, et qui communique avec le fort par une galerie souterraine. Un système de petites redoutes, formant un camp retranché, a été construit pour défendre la route d’accès venant du Nord.
La Garde nationale commence par répondre présent. Rapidement, une proclamation des Anglais stipule que tout colon pris les armes à la main sera emprisonné, déporté, ses biens confisqués, et que les noirs libres de la Garde Nationale seront vendus comme esclaves.
Le 30, le Colonel Miany, la Garde nationale et les Chasseurs de la Martinique défendent la base du Gros Morne contre la colonne de Prevost, et se replient sur deux fortins où se trouve le Bataillon du 26e de Ligne sous les ordres du Chef de Bataillon Prost.
Le 1er Février, les Anglais se lancent à l’attaque du plateau du Surirey. Malgré des mouvements offensifs infructueux menés par le 82e et son Colonel qui étaient arrivés en renfort, les Français se replient sur un front comprenant le poste Landais à gauche, la grande redoute au centre et les fortins Magloire et Mac Henry à la droite du front.
Le lendemain, les contre-attaques françaises et une défense acharnée des fortins ne repoussent que peu les Anglais qui réussissent à s’établir sur le plateau. Les pertes sont grandes de part et d’autre.
Pendant ce temps, le 31, les Français ont évacué fort Saint-Pierre et brulé les bateaux qui y étaient stationnés. Les marins viennent grossir la garnison de Fort de France. Tandis que plus au Sud, la progression à partir du cap Salomon force la petite garnison de l’ilot des Ramiers, aux ordres du Capitaine du Génie Petit, à s’enfermer. Le bombardement commence dès le 1er Février.
La flotte anglaise pénètre dans la baie de Fort de France, la frégate Amphitrite est détruite par le feu pour éviter de tomber entre leurs mains, et les marins gagnent le Fort Desaix.
Le 2 Février, la Garde Nationale, qui devait défendre le Lamentin contre la colonne de Maitland, se débande.
Dans la nuit du 2 au 3, la Garde nationale ayant déserté en masse, vu les «menaces» anglaises sur ses membres (ne restent plus que 2 Officiers et leur drapeau !), les troupes de Ligne s’enferment dans Fort Desaix et la grande redoute, se préparant à défendre le plus longtemps possible. Le 4, l’ilot aux Ramiers tombe, après un bombardement massif.
La ville de Fort de France est occupée le 8. A partir de là, les Anglais établissent autour du fort Desaix une couronne de batteries qui accablent le fort jour et nuit et détruisent minutieusement peu à peu tout ses blindages.
Le 17, une tentative d’assaut contre la grande redoute est cependant encore repoussée, de même qu’une nouvelle attaque générale le 19. Les voutes des magasins à poudre fissurés, les casemates détruites une à une par une «averse» de 14.000 bombes, obus ou boulets, Villaret doit arborer le drapeau blanc le 24 Février.
Le 19 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Vice-Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Monsieur le Vice-Amiral Decrès, la conduite du sieur Victor Hugues à Cayenne, aussi bien que celle du capitaine général de la Martinique, mérité une enquête. Donnez ordre à l'un et à l'autre de s'éloigner de trente lieues de Paris, dans une ville que vous désignerez. Demandez des notes au capitaine général de la Martinique sur le peu de défense qu'a opposé le fort Bourbon. Comment a-t-il pu se rendre si promptement ? Pourquoi la garnison n'a-t-elle pas été libre et non prisonnière ? Enfin pourquoi n'a-t-il pas fait excepter de la capitulation le préfet colonial, qui est un employé civil ? Quant au sieur Victor Hugues, il m'importe d'avoir des indications sur sa fortune, pour savoir si ce n'est pas pour la sauver qu'il a abandonné mon île de Cayenne sans défense. J'ai besoin d'avoir des enquêtes et des rapports détaillés sur ces colonies ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21050).
Villaret-Joyeuse fut exilé à Rouen. Il n'y eut aucun procès; en avril 1811, il fut nommé Gouverneur général de Venise.
Les Anglais vont de nouveau occuper l'ile jusqu'en 1814.
Quelques plans, vues, doc sur le Fort DESAIX:
Quelques gravures/photos de l'époque...
Il ne nous reste plus qu'à simuler la chose...