Plancenoit 18 juin 1815
Lorsque l’aube du 18 juin 1815 se lève, la quarantaine de maisons de Plancenoit déborde littéralement de soldats français. C’est que la veille au soir, alors qu’ils ont combattu aux Quatre-Bras ou qu’ils ont marché des kilomètres, ces hommes, affamés, ils avaient depuis longtemps épuisé la ration de pain qu’ils avaient reçu le 15 au matin, trempés, il pleuvait à seau depuis le 17 à 14h30, qui passaient par là ont vu dans ce petit village un abri d’autant plus providentiel que la population s’était enfuie dans les bois environnants. Le village est évacué dans le début de la matinée du 18. Jusque vers 18 h, Plancenoit ressemblera à un village abandonné au milieu de nulle part.
Peu après 16 h, les Français aperçoivent les premiers cavaliers prussiens sortir du bois de Paris. Pendant ce temps, à couvert, la 15e brigade de Losthin s’était formée au nord du chemin de Plancenoit et la 16e (Hiller) au sud. Le tout est couvert par 32 pièces d’artillerie. L’axe principal de l’attaque prussienne est donc perpendiculaire au front principal français et est représenté par le chemin de Lasne à Plancenoit. C’est d’ailleurs le clocher de l’église de Plancenoit qui constitue le point de mire pour les soldats prussiens.
L’intention de Blücher est claire : il s’agit de pousser jusqu’à la chaussée et de couper la retraite à l’ennemi. En même temps, en poussant quelques bataillons vers Smohain, il lui sera possible de tendre la main à Wellington.
première prise de Plancenoit
Vers 18 h, les Prussiens passent à l’attaque générale. Au nord, le long des chemins, la division Losthin précédée d’une nuée de tirailleurs monte à l’assaut de la 20e division qui tient assez bien sa position mais qui commence à céder lentement le terrain. C’est sur le village que s’exerce la pression principale des Prussiens : en première ligne, par la division Hiller soutenue par la division Ryssel. En peu de temps, malgré une résistance acharnée, le village tombe aux mains des Prussiens qui s’y retranchent. Ils sont dès lors à même de menacer la ligne de retraite de l’armée française et des boulets prussiens tombent déjà sur la chaussée de Bruxelles où est stationnée l’ultime réserve, la Garde. Napoléon fait donc appeler le général Duhesme et lui donne l’ordre de reprendre le village.
La Jeune Garde reprend Plancenoit
Le général Duhesme reçoit donc vers 18 h, de l’Empereur lui-même, l’ordre de reprendre le village de Plancenoit.
Entre 18 h 30 et 18 h 45, s’ébranle la Jeune Garde qui était jusque-là stationnée le long de la chaussée. En tête marchent les 1er et 2e bataillons du 1er tirailleurs puis les 1er et 2e bataillons du 1er voltigeurs, les 1er et 2e bataillons du 3e tirailleurs, les 1er et 2e bataillons du 3e voltigeurs.
Le 1/1 tirailleurs se dirige vers le nord du village et le 2/1 tirailleurs vers le sud. Le reste, soutenu ou précédé par quelques troupes des 27e, 11e et 5e de ligne, s’engouffre dans le village dont ils chassent les Prussiens sans grosse difficulté. Après avoir reculé, la 16e brigade prussienne se reforme et est renforcée par le général von Hiller. 3 colonnes de 2 bataillons chacune sont constituées ; à droite, les 1/15 R.I. et 2/15 R.I. (major Wittig) ; au centre, les 1/1 Silésiens et 2/1 Silésiens (major Fischer) ; à gauche les 1/2 Silésiens et 2/2 Silésiens (Lt-col Blandowsky), soutenus en deuxième ligne par 2 bataillons de la 14e brigade (1/2 R.I. et 1/1 Poméraniens).
Les tirailleurs et voltigeurs de la Garde se sont retranchés à leur tour dans le village et dans le cimetière et accueillent ce nouvel assaut avec vigueur, soutenus par quelques pièces d’artillerie.
C'est à ce moment que se situe l'action de ce scénario...
Le terrain des combats
L'essentiel des combats qui nous intéressent se passent dans le village. La table doit-être remplie aux 2/3 de bâtiments divers, et d'une multitude de haies, barrières, murets. La pièce principale du champ de bataille doit obligatoirement être constituée d'une église, d'un vaste cimetière, le tout entouré d'un mur d'enceinte.
Le reste du terrain, sur sa partie nord-est, est une vaste plaine (en réalité il y avait une ravine, et quelques ondulations de terrains. Le tout étant peu adaptable à la taille de la table prévue, un espace clair sera suffisant.
Ce scénario se jouera en 2 temps, dans un premier temps, le village est occupé par les troupes de la jeune garde épaulés par quelques survivants du corps de Lobau détachés près de Plancenoit.
A l'issu de la partie (dont vous pouvez fixer vous même la durée), et quel qu'en soit le vainqueur, le village sera occupé par les prussiens, et la contre-attaque sera menée par les français. Cela fera partit d'un second scénario avec un OB adapté. Mais ceci sera une autre histoire
Ordre de bataille français
Se placent dans le village :
- 1er bataillon du 1er régiment de tirailleurs de la jeune garde
- 2ème bataillon du 1er régiment de tirailleurs de la jeune garde
- batterie à pied de la 1ère brigade de la jeune garde
- 27ème de ligne / équivalent d'1 bataillon (effectifs réduits)
- 11ème de ligne / équivalent d'1 bataillon (effectifs réduits)
- 5ème de ligne / équivalent d'1 bataillon (effectifs réduits)
Arrivent en renfort au début du 4ème tour par le
bord gauche de la table, avec un mouvement d'avance obligatoire dès le bord de table
- 1er bataillon du 1er régiment de voltigeurs de la jeune garde
- 2ème bataillon du 1er régiment de voltigeurs de la jeune garde
- batterie à pied de la 2ème brigade de la jeune garde
Ordre de bataille prussien
Se placent à droite du village, dans la plaine,
à 20 pouces minimum des premières maison en 3 colonnes :
1ère colonne à droite :
1er bataillon du 15ème regt d'infanterie
2ème bataillon du 15ème regt d'infanterie
2ème colonne au centre :
1er bataillon du 1er regt silésien
2ème bataillon du 1er regt silésien
3ème colonne à gauche :
1er bataillon du 2ème regt silésien
2ème bataillon du 2ème regt silésien
en seconde ligne :
1er bataillon du 2ème regt d'infanterie
1er bataillon du 1er regt poméranien
4 batteries à pied
Nota Bene
Pour la construction de vos bataillons, veuillez prendre en compte les éléments suivants :
- les bataillons de la jeune garde n'ont pas encore «donné» et sont donc à effectifs «pleins». De plus, ils sont en sur-nombre par rapport à leurs camarades des unités régulières (par exemple pour un bataillon de la ligne du VIème corps de Lobau, compter environ 450 à 500 hommes grand maximum. Pour un des régiments de la jeune garde, compter de 500 à 600 hommes)
- les unités de la ligne présents (27ème, 11ème et 5ème) ont déjà subit de nombreuses pertes et encaissés les premiers chocs, de nombreux soldats sont blessés ou ont quittés les rangs. Prévoir des unités réduites d'au moins 15 à 20% des effectifs réels.
- En ce qui concerne les prussiens, un bataillon de base d'infanterie ou de landwehr compte de 600 à 700 hommes, même après les pertes de Fleurus et de Ligny ! Vos unités engagées doivent donc être au minimum de 20% supérieures en effectifs aux français
Pour info, tous les éléments repris dans ce scénario sont tirés de l'excellent ouvrage « Plancenoit / Les carnets de la campagne – N°6 » des éditions de la Belle-Alliance