Extrait d'un document recupéré sur internet :
Les régiments suisses aux ordres du général Dupont
Lorsque le 2eme Corps d'Observation de la Gironde entra en Espagne, le 19 décembre 1807, il était composé de trois divisions d'infanterie, d'une division de cavalerie et d'environ 1200 hommes d'artillerie et de génie, soit 24 000 hommes et 38 bouches à feu.
La cavalerie aux ordres du général Fresia était essentiellement formée de régiments provisoires, ce qui signifiait que les compagnies provenaient de divers dépôts de régiments de cavalerie. Ces unités manquaient donc d'esprit de corps mais jouissaient d'une réputation redoutable, surtout les cuirassiers dont le général Dupont allait hériter un régiment provisoire au mois de juillet.
Pour ce qui regardait l'infanterie, elle était constituée de bataillons appartenant aux cinq légions de réserves cantonnées à Rennes, Versailles, Lille, Metz et Grenoble. Ces légions - créées par décret le 20 mars 1807 - étaient censées assurer la défense du territoire français pendant que la Grande Armée se trouvait en Allemagne et en Pologne: ceci signifie en clair qu'elles étaient composées de conscrits de 1808, considérés comme peu aptes à faire la guerre et encadrés par des officiers soit trop âgés, soit trop jeunes. Ces troupes n'étaient pas formées pour combattre à l'étranger, et elles demeurèrent tout au long de la campagne d'Andalousie un souci constant.
Bien évidemment Dupont possédait quelques troupes d'élite, dont un bataillon des Marins de la Garde, une des meilleures unités de la Grande Armée, ainsi que deux bataillons de la Garde de Paris. Mais cette unité s'était particulièrement distinguée lors de la campagne de Pologne l'année précédente; aussi avait-on dû combler les vides par des conscrits, si bien que son efficacité au combat s'en trouvait quelque peu amoindrie.
Dans ce 2eme Corps d'Observation de la Gironde, qui présentait tous les aspects d'un savant amalgame, se trouvaient deux bataillons suisses d'infanterie. Le premier bataillon du 3eme régiment suisse était commandé par le colonel Louis de May, du canton de Berne, et servait sous les ordres du général Vedel dans la seconde division d'infanterie du 2eme Corps de la Gironde. Il comprenait:
le Colonel Louis de May (1766-1833), de Berne,
le Chef de Bataillon Charles d'Affry (1772-1818), de Fribourg,
l'Adjudant-major Charles-Emmanuel von der Weid ( 1786-1845), de Fribourg,
le Capitaine Amédée de Murait (1786-1854), de Berne.
Le 3eme régiment avait été créé par le décret du 12 septembre 1806, soit deux ans après la signature de la capitulation militaire entre la France et la Suisse. II s'était constitué en Flandre et contenait quatre bataillons, mais seul le premier allait participer à l'affrontement de Baylen, soit 1178 hommes. Les soldats portaient l'uniforme rouge garance à distinctives noires, liseré blanc et boutons jaunes.
Quant au troisième bataillon du 4eme régiment suisse, il était commandé par le colonel en second Freuler, de Glaris, et servait sous les ordres du général Barbou dans la première division d'infanterie du Corps de la Gironde. Il comprenait:
le Colonel en second Freuler, de Glaris,
le Chef de Bataillon Christen, d'Unterwald,
le Capitaine Jean Landolt (1779-1859), de Zurich,
le Lieutenant Gaspard Schumacher (1776-1847), de Lucerne,
le Sergent Georges Heidegger (1790-1825), de Zurich.
Le 4eme régiment avait été créé au même moment que le 3eme régiment, mais en Bretagne. Ce bataillon comprenait 709 hommes qui portaient l'uniforme rouge à distinctives bleu céleste, liseré noir et boutons jaunes.
Le corps de Dupont possédait donc un total de 1887 soldats confédérés à son service. Le recrutement de ces hommes s'était avéré difficile, si bien qu'il avait falllu parfois engager des recrues étrangères, des Allemands le plus souvent, pour combler les rangs. Il est à noter que le recrutement d'étrangers au sein des régiments suisses au service de France n'était ni permis ni formellement interdit par la capitulation; il semble qu'en cas d'extrême nécessité il ait été toléré. Il devait en être tout autrement pour les régiments suisses au service d'Espagne. Toujours est-il que ces recrues étaient encadrées par des officiers expérimentés, qui en général avaient déjà servi, et instruites avec zèle et discipline; elles formaient donc un noyau solide au sein de l'infanterie quelque peu hétéroclite du 2eme Corps de la Gironde.